Le projet
Présentation

PPAM PPAM est un projet de recherche sur les associations entre arbres et PPAM cultivés au sein de même parcelle agricole. Il démarre fin 2021 pour une période de 3 ans et vise à améliorer la connaissance des interactions entre arbres PPAM des points de vue agronomique et technico-économique. Il prévoit également des temps d’échanges techniques et scientifiques autour de ces problématiques. Les études qui y sont conduites sont réalisées en partenariat avec des producteurs ayant des parcelles agroforestières âgées.
Recherche participative
Ce projet est le résultat d’un travail de construction entre acteurs de la recherche, du développement de l’agroforesterie, agriculteurs et membres de la filière herboristerie du sud-est de la France. Les partenaires ont décidé collectivement des orientations du projet, à travers une phase d’émergence financée par la Fondation de France intitulée ARBRAROMATIX (2019-2021).
Les motivations pour produire des PPAM en association d’arbres, notamment fruitiers, peuvent être nombreuses. Or, ce type de pratiques reste marginal et de nombreuses inconnues demeurent quant à leurs plus-values en comparaison de parcelles sans arbres. Le consortium a ainsi souhaité traiter les thématiques clés ci-dessous.
Microclimat agroforestier et adaptation au réchauffement climatique

Le réchauffement climatique, via l’augmentation des stress hydriques et thermiques, affecte négativement les cultures de PPAM souvent cultivées dans des sols à faible potentiel agronomique.
La présence d’arbres pourrait permettre de tamponner les extrêmes climatiques en période caniculaire comme cela a pu être montré dans d’autres systèmes de production (Martin-Chave, 2018 ; Béral et al., 2018) .
Toutefois, les arbres étant en mesure de représenter également une concurrence pour les cultures, de nombreuses inconnues demeurent sur les performances agronomiques des PPAM dans ces systèmes notamment en contexte de sols superficiels ou difficiles.
Des références sont nécessaires pour accompagner au mieux les producteurs et productrices dans la conception et gestion de leurs systèmes agroforestiers de manière à favoriser un couvert arboré permettant le maintien d’une production d’huile essentielle par les PPAM dans un contexte d’augmentation de stress climatiques.
Activité et rôle des lombriciens en systèmes agroforestiers méditerranéens

Les vers de terre contribuent à la qualité physique et chimique des sols, notamment par la création de porosité et l’enfouissement des matières organiques.
Or, en milieu méditerranéen, leur activité est limitée par la faible présence d’eau et de matière organique dans les sols.
Les systèmes agroforestiers, en jouant sur ces facteurs par les effets microclimatiques et grâce aux apports de matières organiques issues des arbres, pourraient permettre de favoriser la présence de lombrics dans les sols agroforestiers ou modifier leur période d’activité.
Biodiversité des phytophages et auxiliaires généralistes

L’agroforesterie, à travers la présence de bandes enherbées, des arbres et du microclimat éventuel, est susceptible de modifier les relations entre plantes, bioagresseurs et auxiliaires de cultures. Ces processus n’ont pas été étudiés pour les productions de PPAM, qui peuvent être soumises aux attaques de cicadelles typhlocybines, chrysomèles (Arima marginata), ou de pathogènes et maladies cryptogamiques.
Un besoin de références techniques et économiques
La majeure partie des surfaces de lavanderaies, de sauges sclarées, et des cultures des plantes de garrigues (thym, romarin, origan, sarriette), espèces fortement commercialisées, sont situées sur le pourtour méditeranéen.
En quelques années, les chiffres clés ont fortement augmenté : + 32 % de surface de 2017 à 2021, + 25,3 % de nombre d’exploitations en PPAM de 2017 à 2021.
Reconquérir les friches, optimiser du foncier agricole à faible potentiel, s’adapter au changement climatique sont autant d’enjeux pour le territoire Meditteranéen auxquels l’agroforesterie pourrait répondre.
Les porteurs de projets de parcelles agroforestières ont néanmoins besoin de références techniques et économiques pour concevoir et gérer au mieux ces parcelles et leur intégration au sein des exploitations.
Le projet va s’appuyer pour cela sur des parcelles mises en place il y a plusieurs années pour analyser leurs performances technico-économiques, en lien avec les agriculteurs et agricultrices qui les gèrent.
Un besoin d’échanger les savoirs et les pratiques
Les participants au projet ont également comme volonté de favoriser les échanges de connaissances, entre professionnels, avec des personnes motivées par ces thématiques, et avec des apprenants en formation agricole.